Navette Tours-St Pierre : la SNCF traîne des pieds
Elle ne juge pas le projet pertinent pour l’instant. Pour aller de Tours àSt-Pierre-des-Corps, le train reste le moyen le plus rapide : normalement,les 3km sont avalés en 5 minutes. Mais depuis 2011, la navette qui reliait lesdeux gares toute la journée n’existe plus. Et même si certains trains selimitent encore à un aller-retour entre les deux gares, de nombreuses liaisonssont désormais assurées par des TER en direction d’Orléans ou Nevers, parexemple. Du coup, de nombreuses voix s’élèvent pour estimer ce serviceinsuffisant et demander le retour d’une vraie navette entre la gare de Tours etla gare de St Pierre d’où partent de nombreux TGV vers Paris, Bordeaux ou Lyon.Un sujet abondamment relayé par les élus et les abonnés de la SNCF qui prennentrégulièrement le train et n’aiment pas forcément attendre pour avoir leurcorrespondance. Parmi les partisans du retour de cette navette, il y a aussi laCFDT qui propose depuis 2013 un projet précis et chiffré (12 à 15 millionsd’euros). Ce dernier consisterait à exploiter une voie aujourd’hui inutiliséeentre la gare de Tours et la Rotonde, puis à prolonger les rails jusqu’àSt-Pierre-des-Corps. L’idée semble avoir séduit les politiques… Mais pas laSNCF. Une nouvelle voie à 35 millions d’euros Interrogé sur ce sujet dans lecadre d’un long entretien qu’il a accordé à Info Tours et 37 degrés, le nouveaudirecteur régional de la compagnie ferroviaire en Centre-Val de Loire reste surla même ligne que ses prédécesseurs. Selon lui, le service actuel répond tout àfait aux besoins des voyageurs : « en semaine il y a 60allers-retours quotidiens entre Tours et St-Pierre-des-Corps. Ils sont assuréspar des navettes, des TER, des Intercités ou des TGV. Ces trains sontsuffisamment dimensionnés : nous n’avons pas de problème de place pour lesvoyageurs. De plus, la quasi-totalité des correspondances avec les TGV sontassurées en 10-15 minutes. On ne peut pas aller en dessous (en cas de retard,les voyageurs louperaient leur train, ndlr). En revanche au dessus on peutcomprendre que c’est compliqué. Il y 4 ou 5 cas comme ça où l’on regarde si onpeut faire quelque chose » explique Stéphane Coursier.
« On a la capacité d’assurer une desserte significative » assureencore le directeur régional. « Si on voulait aller au-delà, il faudraitdes investissements pour créer une deuxième voie car le nœud ferroviaire estsaturé aux heures de pointe. Ce chantier coûterait 35 millions d’euros. Cen’est pas interdit mais c’est considérable. » Le précédent directeurtourangeau de la SNCF, Yvon Borri, évaluait lui la remise en service de lanavette Tours-St Pierre à 100 millions d’euros, en comptant aussi le matérielroulant. De nouvelles gares dans la métropole ? En parallèle de ce débat,Stéphane Coursier soulève une autre question : « à 5 ou 10 ans,qu’est-ce qu’on souhaite comme aménagements sur le réseau ? Unenavette ? Ou de nouveaux points d’arrêts ? (On évoque régulièrementla création de gares à Tours-Verdun, à La-Ville-aux-Dames, à La Riche… Ou laréouverture de celle de Fondettes, ndlr). Je veux bien travailler avec lamétropole mais il faut établir un cahier des charges et savoir quel estvraiment le sujet prioritaire. » A LIRE AUSSI : L'interview complètede Stéphane Coursier sur 37 degrés Le directeur laisse ainsi une porte ouvertesur l’amélioration de la desserte de l’agglomération : « ça méritedes études. Cela peut être pertinent dans le cadre d’une réflexion sur letransport périurbain. La SNCF a plutôt une vocation à faire du transportrégional mais pour gagner du trafic il faut un bon rabattement sur nos gares.L’important c’est le temps de parcours mais aussi la proximité. C’est la gammecomplète qui nous fera gagner. » Propos recueillis par Mathieu Giua etOlivier Collet